Alors que le marché mondial de la voiture électrique est en pleine effervescence, le continent asiatique voit la Chine proposer de nouveaux modèles et étoffer ses gammes. Les constructeurs s’y sont d’ailleurs multipliés à l’image de BYD qui est encore une toute jeune firme automobile. Et pourtant, elle a réussi à doubler les cadors de ce segment pour devenir l’un des géants mondiaux du VE.
Par Philippe Mougeot
« Build Your Dreams » (construisez vos rêves), voilà ce que signifie l’acronyme BYD. Derrière ce nom plein de promesses, qui n’engagent que ceux qui y croient, se trouve un constructeur chinois encore tout jeune dans le milieu automobile.
A l’origine, la firme BYD Company, fondée en 1995, fabriquait des batteries. Elle est même devenue le leader mondial des batteries lithium-ion. En 2003, l’entreprise décide de se diversifier dans l’automobile et rachète la Tsinchuan Automobile Company qui se trouvait alors proche de la faillite.
BYD a su relever ce blason en devenant en à peine 7 ans, en 2010, la quatrième marque automobile chinoise en termes de ventes.
“ BYD a dépassé SAIC Motor en Chine. ”
Modèles après modèles, BYD a totalement électrifié sa gamme pour devenir en 2022 la première marque automobile chinoise en matière de VE. Fin 2023, BYD détrône Tesla en termes de volumes de ventes.
La gamme BYD est assez diversifiée avec des modèles allant de la citadine, à la berline compacte, à la routière ou encore au SUV. C’est d’ailleurs avec un SUV urbain que le constructeur brille en Europe en la personne de la BYD Atto 3, mais le SUV BYD Tang, plus généreux en volume, gagne à son tour du terrain. Ces deux modèles se trouvent facilement en occasion en import Europe.
Le BYD Atto 3 est un SUV urbain, ou C-SUV, dans les formats dévolus aux Peugeot 3008 ou Nissan Qashqai. Son empattement généreux de 2,72 m offre une excellente habitabilité aux passagers arrière. En termes d’esthétique, il ne ressemble à aucun de ses concurrents. Sans être excessivement séduisant, il est relativement original sans pour autant en faire des tonnes.
Si pour la face avant BYD avance qu’elle représente le visage d’un dragon (il faut le chercher tel un chien dans un nuage), sur la poupe le bandeau lumineux qui parcourt toute la largeur n’est pas sans rappeler les influences des premiums allemandes. Alors, présomptueuse l’Atto 3 ou redoutable concurrente pour les constructeurs historiques ?
Elle se présente en fait comme une réelle alternative aux propositions européennes. Et pour commencer son offensive, elle propose un intérieur d’un qualitatif surprenant pour une production chinoise, censée proposer des solutions plutôt low-cost. Les matériaux sont de bonne facture et l’écran tactile central proposé de 12,8’’ à 15,6’’ selon les finitions trône sur la console dans une parfaite harmonie générale. Via une commande au volant, il est même possible de le faire pivoter de l’horizontale à la verticale.
On s’amuse de petits détails tout à fait surprenants comme les poignées de portes intérieures, à la forme d’haltères tel que l’avance le constructeur (vous vous ferez votre propre idée) qui intègrent des mini haut-parleurs, le levier de vitesse en poignée de kettlebell (mieux réussi) ou encore les vides poches en bas de portières dotés de cordes en nylon qui reproduisent la silhouette d’une guitare (et qui produisent réellement du son lorsqu’on les gratte).
Outre ces détails un peu gadgets, l’ergonomie de la chinoise est très bien pensée : le combiné d’instrumentation numérique offre une lecture fluide, les accoudoirs proposent une légère inclinaison plutôt confortable et qui permet d’avoir immédiatement les commandes sous la main.
Bref, c’est un habitacle très agréable qui peut faire de l’ombre à de nombreux modèles sur le marché.
Avec une belle puissance de 204 ch (150 kW), et une autonomie de 420 km, la BYD Atto 3 propose une conduite tout à fait agréable. Elle pêche tout de même sur sa tenue de route et subit un certain roulis en virages. Elle ne se destine donc pas à être conduite pied au plancher, ce qui de toutes les façons réduirait drastiquement son autonomie.
Le BYD Tang représente quant à lui la solution familiale de la gamme du constructeur chinois. Et il ne vient pas en Europe faire de la figuration, mais s’attaquer de front au segment des SUV premiums trusté par Audi et BMW.
Le Tang a des arguments pour cela : sa puissance de 244 ch à 516 ch, son volume de coffre généreux de 940 litres (ou 1 655 litres banquette rabattue), son autonomie de 420 à 530 km, ses 7 places ou encore son intérieur raffiné et bien équipé.
D’ailleurs, le chinois a profité de son dernier restylage pour hausser encore le niveau. Il affiche une belle amélioration de sa modularité, encore un ton en dessous de Peugeot, expert en la matière, mais propose en contrepartie deux véritables sièges dans le coffre et non pas seulement des strapontins inconfortables.
Tout le monde profite d’un bel espace aux jambes et chacun dispose d’une prise USB-C pour charger son Smartphone ou sa tablette.
Tout comme son petit frère, le BYD Tang propose un équipement de série généreux : système audio 12 HP, toit panoramique, sièges massant, connexion 4G, écran 15,6’’ (rotatif là encore) et éclairage d’ambiance personnalisable. Les systèmes d’aide à la conduite sont aussi très complets.
Ce restylage est aussi l’occasion pour le Tang d’afficher une face avant qui le relie désormais directement à l’Atto 3.