Marque d’anthologie, Alpine était bel et bien enterrée jusqu’à ce que Renault ne décide de la faire renaître de ses cendres. Et bienheureusement, car avec son modèle phare, l’Alpine A110, le constructeur nous offre de l’Histoire dans le présent, de la modernité avec un soupçon de nostalgie. Bref, un tel modèle se fraie une place tout seul sur le marché des sportives. D’ailleurs la gamme Alpine est peu étoffée, il faut l’avouer, mais offre un concentré de son savoir-faire.
Par Philippe Mougeot
La marque Alpine fut créée en 1955 par un concessionnaire Renault, Jean Rédélé, qui pratiquait la course automobile à bord notamment d’une 4 CV. Ce passionné remporta plusieurs prix et fût conforté dans son idée de créer une gamme destinée exclusivement à la performance.
Après avoir parcouru les routes des Alpes pour diverses courses, il décide de nommer ses futures automobiles « Alpine », en hommage aux lacets sinueux qui font le régal des pilotes.
Actuellement, la gamme Alpine se résume à l’Alpine A110, la sportive légendaire, et à l’Alpine A290, une citadine électrique 5 places. Dès 2025, l’Alpine A390, un SUV 5 places, viendra rejoindre les rangs.
Pour les collectionneurs, les modèles historiques d’Alpine sont encore trouvables sur le marché, et notamment en import Europe :
· Alpine A106 (1955 – 1961) : premier opus de la marque Alpine, l’A106 dispose de la propulsion et pèse à peine plus de 500 kg. D’une conception proche de la 4 CV, elle ne sera produite qu’à 251 exemplaires
· Alpine A108 (1958 – 1965) : évolution de l’A106, cette A108 va quant à elle pêcher de nombreux composants sur la Renault Dauphine, et notamment son moteur qui provient de la Dauphine Gordini
. Alpine A110 (1962 – 1977) : l’originale, l’unique, celle qui donna ses lettres de noblesse au constructeur et qui assurera son retour en grâce 50 ans plus tard. La berlinette française affiche un physique très moderne pour l’époque et offre de belles performances qui lui permettent notamment d’être championne des rallyes en 1971 et 1973. Elle sera produite à presque 8 000 exemplaires entre ses versions berlinette, coupé 2+2 et cabriolet
· Alpine GT4 (1963 – 1969) : certainement la moins connue des Alpine, peut-être en raison de sa faible production et de l’ombre projetée par l’A110. Elle adopte une carrosserie en polyester et embarque le moteur et la transmission de la Renault 8 Major
. Alpine A310 (1971 – 1984) : changement de cap radical pour le constructeur qui nous propose là des lignes proches de celles d’une Camaro. Cette version grand tourisme de toute l’expertise de la firme permet à ceux qui n’ont pas la fibre du pilotage de pouvoir prendre en main une Alpine, bien plus facilement qu’avec une A110. Cette Alpine A310 est la dernière qui verra le jour du vivant du fondateur, Jean Rédélé
Plus proches de nous, avec 30 ans ou moins d’ancienneté, deux modèles youngtimers pourraient bien vous faire tourner la tête :
· Alpine GTA (1984 – 1991) : sa face avant rappelle l’A310, mais sa poupe ne ressemble à rien de ce qui se fait sur le marché alors. Elle est produite en totalité par Renault, à plus de 6 000 exemplaires, et décline son V6 en version atmosphérique ou turbo
. Alpine A610 (1991 – 1995) : cette beauté qui ferait pâlir les américaines de l’époque n’a malheureusement été produite qu’à peu d’exemplaires (moins de 1 000). Pourtant, outre son physique exceptionnel, elle affiche de belles performances comme un 0 à 100 km/h effacé en 5,5 secondes. Elle est l’une des Alpine les plus lourdes avec 1 490 kg sur la balance
La sortie de l’Alpine A110 deuxième génération marqua non seulement le retour de la célèbre marque française sur le marché automobile, après son come-back en compétition, mais fut aussi un véritable évènement dans le milieu automobile. Et pourtant, cette sportive à l’allure unique ne propose pas des puissances monstrueuses ni des performances à couper le souffle en comparaison avec des Ferrari ou des Lamborghini.
La grande force de ce millésime est de proposer des détails très temporels, comme les quatre projecteurs, mais qui n’ont rien de ringard ou passéiste : authenticité et modernité font ici très bon ménage.
Bien évidemment, équipée des technologies de confort actuelles et de la connectivité qui les accompagne, elle continue à offrir un agrément de conduite de haute volée.
L’Alpine A110 GT profite d’un gain de puissance avec 300 ch et 340 Nm de couple (contre 252 ch et 300 Nm pour la version originale). Un standard qui sera d’ailleurs le même sur l’A110 S et l’A110 R.
Découvrez notre article sur l'Alpine A110 GT, tourisme et pilotage.
Avec sa suspension renforcée, l’A110 S offre une direction précise et vous permet d’attaquer les courbes en toute sérénité.
Clairement plus radicale que les autres versions, l’Alpine A110 R emploie de la fibre de carbone dans nombre de ses éléments ce qui contribue à en faire l’A110 la plus rapide de la gamme.
Basée sur la Renault 5 Electric, l’Alpine A290 est une petite citadine électrique qui affiche des puissances de 180 à 220 ch et une autonomie de 378 km.
Plus léchée et mieux équipée que sa consœur, l’Alpine A290 est aussi un peu plus coûteuse.
Un SUV Alpine se prépare pour 2025. Silhouette racée qui ne trahit en rien l’esprit de la marque, son prototype a fait effet au parc des expositions de la porte de Versailles.
Espérons que la production de série reste proche.